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Au revoir Monsieur le forestier !

  • Sully Damour
  • 15 déc. 2016
  • 2 min de lecture

Dans la forêt de Bélouve, en direction du Trou de Fer...

Augustin Payet, ouvrier forestier à Salazie, nouveau retraité :

Augustin Payet félicité par Bruno Fontaine, conducteur de travaux de l'ONF à Salazie

Pour qu’un randonneur arpente les sentiers en toute sécurité, pour que les familles puissent savourer leur cari du dimanche à l’abri d’un kiosque au cœur de la forêt, il faut avant tout de la passion.


N’en déplaise aux mauvais coucheurs, aux éternels insatisfaits, il existe par chez nous une race d’hommes qui chaque jour se donnent corps et âme à la forêt réunionnaise. Des échelles ancrées dans la roche, comme sur le sentier du Dimitile ou au Cap Noir : randonnez en toute sécurité, grâce à eux.


Une main courante comme sur le sentier du Grand Rein, des passerelles comme celle nommée « José Ethève », entre Marla et la Nouvelle, un platelage avec du grillage par dessus pour éviter la gadoue à Bélouve, un escalier sur le sentier de Cap Anglais, à près de 2000 m d’altitude, c’est encore et toujours à ces forestiers de l’ombre qu’on le doit.


Chez « ces gens là », comme le chantait Jacques Brel, on ne compte pas son temps, on ne ménage pas ses efforts, on ne compte pas ses heures : on a simplement la satisfaction du devoir accompli au service de la forêt, au service de ceux qui l’aiment.


A Mafate, à Cilaos, à Salazie, à Belouve, dans les Hauts de l’ouest, à Saint-Philippe, au Volcan, il n’est pas une parcelle de forêt, pas un mètre de sentier, pas une longueur de piste qui ne rappelle le travail de ces forestiers de l’ombre.


Heureuse initiative que celle prise le 8 décembre dernier, lors de la réception d’un chantier de restauration de terrain en montagne à Salazie : Augustin Payet, Salazien qui a consacré 40 années de sa vie à l’ONF et aux forêts du cirque s’apprêtait à partir à la retraite. En présence du directeur régional, Olivier James et d’une vingtaine de collègues, un petit panneau a été dévoilé : le dernier chantier sur lequel a travaillé Augustin portera désormais son nom. Une façon simple et originale de lui dire « merci », un peu comme un acteur reçoit un oscar ou un césar « pour l’ensemble de son œuvre ».


Belle initiative également que celle consistant pour la direction régionale et les forestiers présents, d’aller déposer une gerbe sur la tombe de Jean Joseph Richard et Christian Bonald, deux forestiers salaziens récemment décédés.


Augustin Payet vaquera désormais à d’autres occupations pour goûter aux joies d’une retraite amplement mérité. Un peu comme Hugues Auffray chantait autrefois « adieu monsieur le professeur », j’ai tout simplement envie – non pas de chanter – mais de dire à Augustin : « Au revoir monsieur le forestier ».

C'était le 24 aout 2016: comme une vingtaine de collègues, Augustin recevait la médaille d'honneur agricole des mains de Nassimah Dindar, présidente du conseil départemental et du directeur régional de l'ONF, Olivier James.

Augustin devant le panneau qui donne son nom à son dernier chantier, en compagnie d'Olivier James, directeur régional de l'ONF.

Augustin devant ce qui demeure son dernier chantier avec l'ONF, en compagnie de Bruno Fontaine, conducteur de travaux, de Roger Bonald, Raoul Richard et Maximin Boyer.

Le héros du jour entouré de ses collègues.

Echelles ancrées dans la roche, quelque part entre le Dimitile et le coteau Kerveguen...

DU bien beau travail dans des conditions difficiles, sur le sentier du Cap Anglais, à près de 2 000 m d'altitude...

La passerelle José Ethève, entre Marla la Nouvelle: les forestiers sont aussi des bâtisseurs.

A côté de la passerelle qui porte son nom, une stèle à la mémoire de José Ethève. Les hommes passent, la forêt reste, le souvenir demeure.


 
 
 

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